dimanche 20 avril 2014

Après cette halte en trou normand, le Nord m'attend.

Rencontre :

A quatre pattes sur l'asphalte, le jean passé, les genoux salis, Jacques s'étonne de la plus grosse des couronnes : "Avec ça tu grimpes aux arbres." Son tabac brun grossièrement haché tombe de son clope, "merde, je l'ai cousu à l'envers !" , ne lui reste plus qu'à sa bouche un cylindre de papier qu'il déchire. De ses 7 doigts il roule encore, celle qui cramera en narrant ce que les autres ne disent pas. Bourré, fauchant celui qui passait là, "on en rigolait chez les paras , l'Algérie c'était comme ça, je n'étais plus moi..."
"Et t'as lourd comme bagage ?"





Rencontre :

Dans ces mains, le fauteuil roulant de Julien, Madame La Maire, la poigne avenante. A ses cotés 90 minutes durant, elle reste debout, depuis 18 ans pour supporter l'équipe de Caen.
"Quand on perd j''ai la migraine, c'est les seules fois !" 

Et La Mayenne, sereine mais vive, délivre ma peine.

Rencontre :

"On est pas fin mais on s'amuse bien", après s'être fait largué au petit matin, et quelques verres passe-chagrin, ce compagnon du devoir, soudeur, m'invite parmi les siens.
Une bière, une douche, une crêpe, et un coin d'herbe en bord de 4 voies, la Mayenne attendra, le calme aussi.
Ces artisans ont un corps de métier commun, la fabrication de patator maison : mortiers disproportionnés , triple canons sciés, le concerto pour implosions est détraqué. 

Les flammes crachent sur la nuit, et nous rions.


La grande route grise s'enfuit, droite, ses pentes douces oscillent et coupent
mes guibolles encore trop molles. Alors pour les oublier, je regarde sur le bas-côté, ces arbres qui rigolent de ma mine décomposée.

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